La farine ultra nutritive BAMiSA constitue une réponse crédible aux problèmes de nutrition infantile. Issue essentiellement de produits locaux, elle est cuisinée de façon artisanale au sein du Secteur 27 de Ouagadougou depuis novembre 2015. L’alimentation et les produits locaux sont donc valorisés pour tenter de résoudre une véritable problématique de santé publique.
AUTEUR(S)
Sawagodo Claude Justine sawadogjoseph@yahoo.fr
Fiche rédigée par Patrice N’GORAN
PROGRAMME
Démarrage: 2011
Lieu de réalisation: Ouagadougou, secteur 27
ORGANISME(S)
Association (informelle) de Promotion du Projet BAMiSA
Ouagadougou - 027
CSPS Secteur 27, quartier Wayalghin
2 Salariés
Site internetORIGINE ET CONTEXTE
La Bouillie Amylacée Mil Soja Arachide (BAMiSA) est une farine ultra nutritive développée dans 8 pays d’Afrique subsaharienne dont le Burkina Faso. Le projet de production cette farine BAMiSA au Burkina a germé lors d’une opération caritative de dons de vêtements de nourrissons, organisée par une association caritative française. Lors de cette mission, 380 enfants ont été recensés comme souffrant de malnutrition. Face à ce constat, l’association a favorisé la mise en lien du Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) du quartier avec le concepteur de la farine BAMiSA. C’est ainsi qu’en novembre 2015 une unité de production artisanale de farine infantile a été créée au sein du CSPS de Wayalghin, au travers du projet « Maquis bébé ».
OBJECTIFS
L’objectif visé à travers le « Maquis bébé » est de lutter contre la malnutrition infantile. Spécifiquement, il s’agit de proposer aux nourrissons une farine nutritive à base de céréales et légumineuses locales enrichie et produite par un groupe de femmes.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
- formation de 3 femmes à la production artisanale de farine BAMiSA ;
- mise à disposition d’un espace par le médecin chef du district sanitaire dans l’enceinte du centre de santé ;
- construction d’un bâtiment et d’un hangar pour les activités de production ;
- 2 à 3 séances de production de farine par mois. Chaque séance de production dure 10 jours. Elle consiste à trier, laver, essorer, sécher et torréfier le mil, le soja et l’arachide. Le maïs est germé et moulu pour produire du malt qui permet de liquéfier la bouille chaude.
- l’unité de production est équipée d’une machine à moudre, d’une machine à torréfier, d’une balance, d’une machine à ensacher et d’une charrette.
- la distribution de la farine est faite essentiellement en dépôt-vente dans les pharmacies des centres de santé.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
L’approvisionnement en matières premières agricoles se fait auprès des commerçants ouagalais. Chaque séance de production requiert l’itilisation 60kg de mil, 30 kg de soja, 15kg d’arachide, 3kg de maïs et 10kg de sucre.
Le rendement de production est de 176 à 178 sachets de 500 gr par cycle.
Le prix de vente du sachet de 500 gramme est de 400 Fcfa l’unité. Trois pharmacies de CSPS assurent la distribution.
L’activité menée par les femmes du projet « Maquis bébé » leur permet d’avoir des revenus. Leurs enfants ont accès à une alimentation très nutritive qui les maintient en très bonne santé.
Les femmes du « Maquis bébé » sont devenues un lien entre le centre de santé et les femmes nourrices.
ORIGINALITÉ
La farine est produite à base de denrées agricoles locales. Le prix de vente est accessible aux ménages modestes. Implanté au sein du centre de santé, le « Maquis bébé » est accessible et proche des familles. En permettant de réduire les problèmes de malnutrition, la farine BAMiSA s’attèle à une véritable problématique de santé publique
PARTENARIAT(S)
Les pharmacies des Centres de santé de Wayalghin, KOSSODO et Chiffra sont les partenaires de la distribution.
L’Association de Promotion du Projet BAMiSA de Dr Francois Laurent, est le principal bailleur des activités de l’association.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Une des 3 membres du groupe est partie du projet, ce qui a compliqué l’organisation.
Le fond de roulement dont dispose le groupe est très limité. Il est de l’ordre de 70 à 80.000 Fcfa. En conséquence, il est difficile de constituer des stocks de matières premières.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Les deux autres femmes arrivent à s’organiser pour continuer la production.
Améliorations futures possibles :
La formalisation du groupe en une association en vue de favoriser l’intégration d’un plus grand nombre de femmes au projet.
Le groupe prévoit également de créer un Centre de Récupération Nutritionnel (CREN pour pouvoir peser les enfants malnutris et de les prendre en charge sur place.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
L’entente et l’assiduité sont les facteurs de réussite de l’activité. Les conseils pour une réplication du modèle sont le courage et l’amour du travail.