Observatoire
Le Sanglier Philosophe : une exploitation de plantes d’herboristerie en Haute-Savoie

ORIGINE ET CONTEXTE

En 1997, Benoit Claude crée le Sanglier Philosophe, une petite entreprise qui se spécialise dans les « PAM » : plantes aromatiques des Alpes et alentours. Les cultures sont conduites depuis 2010 sur un terrain à Viuz-la-Chiésaz, dans le hameau du Barraux.

OBJECTIFS

- Faire vivre, faire parler ces petites plantes que d’autres (Lieutaghi par exemple) ont si bien appelées compagnes.
- Essayer d’offrir de bons produits, fabriqués à partir et en l’honneur de ces plantes
- Suivre le mot d’ordre des producteurs savoyards : « Santé et plaisir, savourez le meilleur des plantes de nos montagnes ». »

ACTIONS MISES EN OEUVRE

- Ramassage / cueillettes : dans le Massif des Bauges et autres massifs avoisinants
- Cultures : sur un terrain de 7000 m² à Viuz-la-Chiésaz, hameau de Barraux, 600 m d’altitude, alimenté par une source. Terrain partagé avec le Potager Balmontin, cultures de légumes bio pour une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).
- Transformation : séchage, tri, et fabrication de liqueurs, sirops, tisanes, et autres dans l’atelier de Cusy.
- Ventes : sur place, dans des points de vente et par internet

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

De nombreux produits (tisanes, gentiane, sureau) et liqueurs (génépi, arquebuse) labellisés Agriculture Biologique, vendus sur place, dans des points de ventes (petits magasins bios et Bio coops de la région) et par internet.

ORIGINALITÉ

La cueillette des plantes sauvages dans les massifs alentours permet de sauvegarder une pratique importante. Leur connaissance, et la culture de nouvelles variétés de plantes, sont des façons originales de valoriser le local et les productions de la nature.

PARTENARIAT(S)

- Un partenariat avec Fermes du Monde (voir fiche RESOLIS) pour 2 produits (Tisane Out of Africa, et Sirop Bissap et Sureau) : des paysans de Rhône-Alpes, associés à des producteurs d’Afrique, fabriquent des produits à partir d’ingrédients de leurs fermes ainsi que du commerce équitable (Burkina Faso et Bénin)
- La Ferme de Chosal : ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) et atelier protégé, production maraîchère et horticole
- L’Herbier de la Clappe : plantes aromatiques et médicinales – Chambres d’hôtes Bauges
- Parc des Bauges : à la découverte du Massif des Bauges, des produits de son terroir ou de ses artisans…
- Syndicat des producteurs de Plantes Aromatiques et Médicinales des Savoie

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

- L’accès au foncier est l’un des principaux obstacles que peuvent rencontrer ce type d’initiative.
- Le problème des statuts : très difficile de trouver le statut adéquat, pour une activité longue au démarrage, il sera plus rémunérateur d’avoir tout d’abord un double statut.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

B. Claude a donc choisi de « rentrer dans les clous » pour bénéficier des aides au démarrage. Quand il s’est installé, la SAFER (Société d’établissement foncier et d’aménagement rural) l’a beaucoup appuyé, mais en retour, les démarches sont assez contraignantes (plusieurs formations, dossiers)
Il a eu recours à des prêts agricoles pour acheter son terrain.

Améliorations futures possibles :

- Renforcer le travail en partenariat avec d’autres cueilleurs
- Statuts: trouver des formules de souplesse. Par exemple, une personne qui pratique seule une activité de plantes aromatiques en parallèle d’une chambre d’hôte doit avoir 2 statuts professionnels, c’est-à-dire le double de papiers, de gestion administrative, etc.
- Foncier : il serait souhaitable que les terrains soient moins bloqués (par la Direction départementale de l’agriculture etc.). Un des problèmes est que les agriculteurs ne veulent pas libérer leur terrain même s’il ne leur rapporte rien (pas de culture) car ils reçoivent des subventions. Ainsi, de nombreux jeunes désireux de s’installer ne peuvent avoir accès à la terre. Nombre d’initiatives se voient bloquées par ces freins administratifs.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

- Le marché qui a beaucoup changé ces dernières années a été pour lui un support important : la bonne réceptivité des consommateurs à ses produits lui a permis d’avoir de bons débouchés.
- Aller voir ce qui se fait, aller discuter avec des personnes qui ont ce type d’activité, ne pas hésiter à poser des questions.
- Bien réfléchir à son projet en s’axant sur le marché. En observant la demande, ne pas ignorer les soucis de rentabilité et de vente (s’ancrer dans la réalité de la demande.